Au XVIe siècle, la découverte d’une nouvelle technique permet de travailler le bois afin d’obtenir des formes ovales ou rondes héritées du tondo, tableau de forme circulaire de la Renaissance italienne. Ces nouveaux cadres vont souvent en paire et sont privilégiés pour l’encadrement des portraits. En effet, la forme ovale dirige le regard du spectateur au centre de l’image, où se trouve généralement le visage.
En France, les encadrements ovales connaissent un grand essor au XVIIIe siècle, en lien étroit avec le développement du décor d’apparat. Pour compenser la simplicité imposée par la forme ovale, ces cadres sont d’abord ornés de guirlandes, volutes, ou surmontés de cartouches ou de macarons, dans une extravagance caractéristique du style rocaille. Le décor de ces cadres va cependant suivre l’évolution générale du goût et des styles, et tendre peu à peu vers des lignes plus régulières. Leur vocabulaire ornemental reste toutefois dominé par des formes végétales et délicates, qui trouvent facilement leur place dans la décoration des intérieurs bourgeois sans étouffer le sujet du tableau.
Au milieu du XIXe siècle, l’invention de la photographie et son succès grandissant au sein de la bourgeoisie ne détrône pas le cadre ovale en tant qu’encadrement privilégié pour les portraits, bien au contraire. Le cadre évolue et se décline dans des formats plus petits et intimes. Enfin, le bronze et le laiton remplacent parfois le bois doré.